Gagner en performance avec la maintenance à distance
Toutes les entreprises qui gèrent des opérations de dépannage et de réparation chez leurs clients cherchent à maximiser le nombre d’interventions que leurs techniciens peuvent réaliser en une journée. Plusieurs méthodes de gestion de maintenance existent et la maintenance préventive a plus d’un avantage !
Lorsqu’un client appelle parce qu’il est confronté à une panne ou à un dysfonctionnement, il a affaire non pas à un technicien, mais à un agent du centre d’appels. Celui-ci, après une rapide qualification de la demande, propose un rendez-vous, à plus ou moins brève échéance en fonction de l’urgence perçue et du planning des techniciens qu’il a sous les yeux. L’intervention est le plus souvent affectée au premier technicien disponible, avec une description sommaire du problème, fondée sur les dires du client et ce qu’en a compris et retenu l’agent.
Cette absence de précision initiale a de fortes de chances de transformer le rendez-vous convenu pour le dépannage au mieux en visite de diagnostic, généralement non facturée, et, au pire, en déplacement inutile si le technicien n’a pas l’outillage/les pièces nécessaires pour effectuer la réparation, ou s’il s’avère qu’il n’est pas habilité à intervenir sur ce type d’équipement ou de panne. Dans les deux cas, la réparation est différée et le client déçu, voire mécontent. Et, bien sûr, un deuxième rendez-vous doit être fixé le plus rapidement possible, alors que les plannings sont déjà surchargés… Pour éviter ce problème, vous devez penser à la maintenance à distance.
- Qu’est-ce que la maintenance à distance en maintenance ?
- Pourquoi la maintenance à distance est importante ?
- Comment mettre en place une maintenance à distance efficace ?
Qu’est-ce que la maintenance à distance en maintenance ?
La maintenance à distance est une méthode qui consiste à diagnostiquer et à résoudre des problèmes techniques sans nécessiter de présence physique sur le site où l’équipement ou le système est installé. Cette approche repose sur la surveillance continue et l’analyse des données envoyées par l’équipement, permettant d’intervenir à distance. Lorsque la panne peut être diagnostiquée et résolue via des outils à distance, il n’est pas nécessaire d’envoyer un technicien sur place. Cependant, si la réparation nécessite une intervention manuelle, un technicien sera alors dépêché pour effectuer l’opération.
Par exemple, une entreprise de télécommunications peut détecter une panne dans un routeur client via des systèmes de surveillance. Si le problème est de nature logicielle, il peut être corrigé à distance en temps réel. Mais si le problème est matériel, comme un composant défectueux, l’envoi d’un technicien sur place devient nécessaire pour résoudre l’incident.
Pourquoi la maintenance à distance est importante ?
La maintenance à distance joue un rôle clé dans l’amélioration de l’efficacité des entreprises modernes. Elle permet de réduire les coûts opérationnels en évitant des déplacements physiques inutiles, optimisant ainsi le temps des techniciens. De plus, elle offre une réactivité rapide : en cas de panne, les équipes peuvent intervenir instantanément pour résoudre les problèmes à distance, minimisant les interruptions de service.
Un autre avantage est la maintenance préventive, rendue possible par les technologies IoT. Grâce à des capteurs connectés, les équipements peuvent être surveillés en temps réel, et les anomalies détectées avant qu’elles ne causent des pannes critiques. Cela permet de planifier des interventions préventives au lieu de réagir après coup. Cela se traduit par une réduction des coûts liés aux réparations imprévues, ainsi que des interruptions d’activité plus courtes.
L’utilisation de l’intelligence artificielle et du machine learning dans ce domaine est également en pleine expansion. Ces technologies permettent d’analyser les données des systèmes et de prédire les pannes à venir, aidant les techniciens à réaliser des diagnostics plus précis et plus rapides. L’IA peut suggérer des actions spécifiques basées sur les pannes précédentes, ce qui accélère encore le processus de réparation.
En plus de ces bénéfices techniques, la maintenance à distance contribue à une meilleure satisfaction client. Le client, bénéficiant d’une assistance rapide et efficace sans attendre l’arrivée physique d’un technicien, voit ses problèmes résolus plus rapidement, souvent en une seule intervention. Cette approche renforce la relation de confiance et la fidélité à long terme.
Enfin, la réduction de l’empreinte écologique est un avantage non négligeable. En limitant les déplacements physiques, les entreprises diminuent leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2, s’inscrivant ainsi dans une démarche plus respectueuse de l’environnement.
Comment mettre en place une maintenance à distance efficace ?
Évaluer les besoins techniques
La première étape pour une maintenance à distance efficace consiste à évaluer les besoins techniques spécifiques de vos systèmes et équipements.
Par exemple, certaines machines critiques ou systèmes de production peuvent nécessiter une surveillance en temps réel, tandis que d’autres peuvent être inspectés à intervalles réguliers.
Il faut aussi déterminer quels types de pannes peuvent être résolus à distance et lesquelles nécessitent une intervention physique. Une analyse de la complexité des équipements et de leur connectivité est indispensable pour décider des technologies de maintenance les plus adaptées (par exemple, surveillance via IoT ou systèmes de gestion à distance).
Enfin, l’infrastructure réseau doit être prise en compte. Une connexion fiable et sécurisée est nécessaire pour permettre le transfert de données entre les équipements et le système central de surveillance. Dans certaines situations, des protocoles de sécurité avancés seront requis, notamment pour protéger les informations sensibles ou critiques transmises par les équipements.
Mieux qualifier les demandes d’intervention
Il est tout à fait possible d’éviter, ou au moins de limiter, ces situations en renforçant le dispositif de qualification des demandes de façon à :
- Valider ou non le caractère urgent de la demande. Pour le client, toute demande de dépannage est par nature urgente ! L’entreprise, elle, est obligée de prioriser la prise en charge des interventions en tenant compte en premier lieu des risques encourus par le client et des dommages potentiels sur l’appareil ou l’installation. Peuvent aussi entrer en ligne de compte les délais d’intervention figurant dans le contrat de niveau de service du client. Pour évaluer correctement la situation à partir des symptômes décrits par le client, les conseillers/agents qui prennent les appels doivent avoir un certain niveau de connaissances techniques. Si tel n’est pas le cas, ils doivent pouvoir transférer l’appel à un technicien sédentaire qui saura poser les bonnes questions pour identifier les causes probables de la panne ou du dysfonctionnement et les risques associés.
- Qualifier l’intervention à réaliser. C’est une chose de déterminer si l’intervention est urgente ou non, c’en est une autre de savoir en quoi elle va consister. Or c’est un point essentiel parce que les tâches à réaliser déterminent à la fois la durée probable d’intervention et les compétences qu’elle nécessite — deux paramètres indispensables pour l’établissement des plannings et, ce qui importe le plus au client à ce stade, la fixation d’un rendez-vous. Si la seule information fournie par le client est que sa chaudière ne redémarre pas ou qu’elle s’est mise à faire un drôle de bruit, comment savoir combien de temps demandera la réparation ? Ce peut aussi bien être un quart d’heure, pour un simple réglage de pression, que deux heures parce qu’il faut changer telle ou telle pièce. Seul un technicien ayant une véritable expérience de terrain est en mesure de faire le lien entre les symptômes décrits par le client et les causes possibles. En questionnant le client avec méthode, il pourra éliminer certaines hypothèses et arriver à un pré-diagnostic lui permettant de rédiger une fiche d’intervention précisant la durée estimée, les tâches à réaliser, ainsi que les pièces et l’outillage dont le technicien qui interviendra doit se pourvoir.
- Affecter l’intervention au bon technicien. Une fois l’intervention qualifiée, la mission peut être affectée au technicien possédant les compétences requises ET disponible le plus rapidement, au vu du planning. Mais si vous souhaitez vraiment optimiser le temps de travail et les plans de charge de vos techniciens, la disponibilité et les compétences ne sont pas les seuls critères à prendre en compte. Le « bon » technicien pour cette intervention est aussi celui qui peut la prendre en charge en remettant le moins en cause possible les rendez-vous déjà fixés — ce qui impose de prendre en compte les secteurs d’intervention, la localisation du client et les plans de tournées déjà établis.
A ce stade, vous vous dites que cela devient trop compliqué…
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Autre objection : vous pensez ne pas pouvoir vous permettre d’affecter un ou plusieurs techniciens expérimentés à des tâches de pré-diagnostic téléphonique ?
>> Faites le calcul : combien coûtent réellement à votre entreprise les déplacements inutiles et les interventions à reprogrammer parce qu’elles ont été mal qualifiées au moment de la prise de rendez-vous ?
Les outils à utiliser
Si vous cherchez vraiment à maximiser le temps utile de vos techniciens chez les clients, la mise en place d’une cellule de préqualification n’est qu’une première étape. Il est possible d’aller beaucoup plus loin en mobilisant des technologies qui, par chance, sont de plus en plus accessibles financièrement et faciles à intégrer dans les environnements et processus existants.
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- La visio, pour favoriser les dépannages à distance – Depuis le covid, tout le monde s’est habitué à la communication en visio. Pourquoi ne pas l’utiliser davantage à des fins de diagnostic ? Plutôt que de demander au client de décrire de vive voix ce qui ne va pas – ce qui peut créer toutes sortes de quiproquos et d’incompréhensions – le technicien chargé de qualifier les interventions peut lui proposer de déclencher une session vidéo sur son smartphone. Il peut ainsi voir lui-même l’appareil/l’installation, demander au client de zoomer sur telle ou telle partie et déterminer les causes possibles du problème. S’il estime que celui-ci peut être résolu sans risque à distance, le technicien peut alors guider le client pas à pas jusqu’à la résolution. C’est extrêmement satisfaisant pour le client et cela évite d’envoyer un technicien sur place. Si une intervention s’avère nécessaire, l’examen visuel guidé par le technicien permet d’établir des diagnostics plus fiables qui se traduisent sur le terrain par un taux plus élevé de réparations/dépannages en une seule visite et une réduction du nombre de déplacements à faible valeur ajoutée.
- L’IoT, pour développer la maintenance préventive – Pour des raisons de coût, les technologies de surveillance à distance ont longtemps été réservées à des installations critiques ou sensibles. Cet obstacle n’existe plus : d’une part, les caméras et systèmes de télésurveillance connectés sont devenus aussi abordables que faciles à installer ; d’autre part, l’IoT permet d’équiper pratiquement n’importe quel appareil de puces/capteurs qui le rendent apte à transmettre des informations sur son environnement et son état de fonctionnement. Une société qui maintient des machines ou des installations ainsi connectées est en mesure de détecter, dans les données remontées en temps réel, toute anomalie annonciatrice de panne, d’usure anormale d’une pièce essentielle ou de détérioration de performance. Les techniciens qui reçoivent et analysent les alertes peuvent alors planifier une visite préventive, dans le délai approprié à la gravité du problème/risque détecté, ce qui élimine une grande partie des interventions urgentes demandées par les clients une fois la panne constatée.
En savoir plus sur la maintenance préventive et curative
- L’IA pour accélérer et fiabiliser les diagnostics – Tous les logiciels que vous utilisez pour gérer vos interventions sur site et tous les systèmes connectés installés chez vos clients produisent des données. Ces données peuvent être exploitées par des algorithmes de machine learning pour prédire des pannes, des durées d’intervention et assister les techniciens dans la réalisation de leurs diagnostics à distance ou sur site. Il faut bien sûr s’en donner les moyens : collecter les données utiles, les structurer, entraîner les modèles jusqu’à ce que les résultats soient satisfaisants. Il faut surtout former les techniciens, leur apprendre à travailler avec ces assistants intelligents qui leur indiquent la marche à suivre, les questions à poser, les points à vérifier pour établir plus rapidement un diagnostic solide.
Ces technologies font évoluer rapidement les métiers et les organisations. Elles conduisent notamment à mettre en place des équipes de techniciens sédentaires dédiés au diagnostic, à la supervision et à l’assistance à distance. L’erreur serait de minimiser le niveau de compétence et d’expertise que requièrent ces postes et de sous-estimer leur valeur ajoutée. En limitant les déplacements inutiles, en résolvant à distance tous les problèmes techniques qui peuvent l’être, en permettant aux intervenants d’arriver chez les clients en sachant exactement ce qu’ils ont à faire, ces nouveaux profils contribuent directement à la performance globale des opérations de terrain et à la satisfaction des clients.
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